On entend ici par « sans-papiers » les personnes discriminés administrativement, pour ce post, on utilisera « sans-papiers » dans le sens des luttes des personnes sujettes de cette discrimination.

ICE créée en 2002 suite aux attentats de World Trade Center le 11 septembre 2001, est l’Agence de l’Immigration et des Douanes aux Etats-Unis. Elle conduit des enquêtes criminelles – envers les personnes étrangères donc-, applique les lois sur l’immigration et est chargée de « préserver la sécurité nationale ». Elle ne patrouille pas les frontières comme le ferait la PAF en France, qui est aussi en charge de la rétention, de l’éloignement et des procédures. En France, on voit que la lutte contre l’immigration et la présence de personnes sans-papiers se fait par n’importe quel service de police. On pourrait s’attendre à ce qu’un service comme l’ICE soit proposé en France…



Depuis mai 2025, la Police a intensifié l’envahissement de l’espace public, déployant tout son arsenal pour harceler la population. Toute la population ? Non bien évidemment, le dispositif vise principalement les quartiers populaires de Marseille. En plus du harcèlement des biffins de Gèze (qui se font désormais surveiller par des drônes), des personnes sans-papiers de la porte d’Aix, la police marseillaise s’allie désormais à l’URSSAF et la DDPP1 pour s’attaquer aux commerçants d’épiceries, snacks et restaurants des quartiers du centre ville : Noailles, Belsunce, le 3e arrondissement, entre autres.

Ces quartiers font face à une insécurité policière. Soyons clair⸱e⸱s : c’est un choix politique, faire payer aux usagèr⸱e⸱s de l’espace public la dictature de la bourgeoisie des beaux quartiers, qui, de toute manière ne se mêle pas au « bas peuple ».

Les amendes et fermetures administratives temporaires pleuvent sur ces commerces pour travail dissimulé et toute autre excuse pour les affaiblir.



Au Marché du Soleil, ils sont venus et ont contrôlé tous les stands, une ambiance de terreur. Puis jeudi 16 octobre au rond point Camille Pelletan, une dizaine de bagnoles dont deux banalisées. Ils contrôlent tous les commerces, ciblent uniquement les personnes racisé⸱e⸱s. Pour compléter leur rafle, la BAC était elle aussi présente: il n’y a pas un seul point de deal sur la place, seulement des ptits vieux et des familles! Pareil, lundi 20 octobre, la police stationne sur la piste vélo sur tunnel Bd National et contrôle toutes les voitures et scooter de personnes racisé⸱e⸱s. D’habitude, oui ils arrêtent à peu près tout le monde mais là, c’était vraiment ciblé ! Bref : ils arrivent massivement, raflent tout, vont voir toutes les épiceries et snack. Ils terrorisent, humilient.



Peu avant le début de la campagne des municipales, les opérations s’enchaînent, et de nombreuses personnes sont emmenées et gardées au commissariat pour vérification d’identité, de droit au séjour, et finissent parfois au CRA (voir point 4) suite à ces descentes. Benoît Payan s’offre ainsi une opération séduction de la droite en profitant du refus de la gauche à considérer les questions antiracistes et la régularisation des personnes sans-papiers.

Il a maintenant clairement choisi son positionnement : ça sera la guerre aux côté de la droite et l’extrême droite. Ce revirement s’incarne aussi par la volonté d’ouverture, rue Loubon (3e) d’un nouveau commissariat et de l’achat de plus de 300 nouvelles caméras (pour la modique somme de 20 millions d’euros). Cette ouverture de commissariat, succède à celle au croisement de la Canebière et de Belsunce. La ligne est claire : il faut fliquer les quartiers populaires.

Dans la continuité des opérations « place nette » et de la répression Porte d’Aix, la Préfecture de Police, en lien avec l’ARS (Agence Régionale de Santé), est entrain d’organiser une série d’opérations visant les consommat⸱eur⸱rice⸱s de crack dans le quartier de Belsunce.

Le projet serait d’organiser une rafle policière des personnes consommatrices et assimilées consommatrices, de les amener dans un lieu (potentiellement la bibliothèque de l’Alcazar), afin de les trier avec comme possible conséquence envoi en CRA des personnes sans papiers.

L’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse est sollicité pour y participer, pour proposer des consultations en addicto le jour J. Pour l’instant les soignant⸱e⸱s s’y refusent mais l’ARS menace de supprimer des financements alors on peut se demander : pour combien de temps encore ?

L’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse est sollicité pour y participer, pour proposer des consultations en addicto le jour J. Pour l’instant les soignant⸱e⸱s s’y refusent mais l’ARS menace de supprimer des financements alors on peut se demander : pour combien de temps encore ?

  1. DDPP : Direction Départementale de la Protection des Populations ↩︎